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    L'assassinat de la grande prêtresse Empty Dim 31 Mar 2024 - 14:40
    L'Archiviste
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    Compte fondateur
    Messages : 119
    Date d'inscription : 13/03/2022
    Métier/Occupation : Vous servir.
    L'assassinat de la grande prêtresse
    Pour le meilleur et pour le pire, les détails de l’assassinat de notre défunte Maîtresse ont été tenus au secret, provoquant quantité de rumeurs, d’affabulations et d’accusations à travers la cité, chacun voulant se montrer plus intéressant que le voisin ou faire avancer son propre jeu politique.

    Voici la triste et simple vérité telle qu’elle est survenue.

    Les Grandes-Prêtresses ont, à leur service, toute une cour de serviteurs. Si certains esclaves et contractuels du Temple peuvent occasionnellement être en contact avec Sa Seigneurie, la servir est un honneur ne pouvant être confié qu’à la prêtrise. Ainsi, de nobles et dignes individus se retrouvent voués à ses moindres souhaits, souvent dans l’espoir de reconnaissance et de pouvoir, parfois par sincère adulation et, de temps en temps, par amour.
    Ce dernier cas était celui de Ioustinê, qui a commencé à servir le Temple peu de temps avant d’être choisie pour devenir une des plus proches servantes de la Grande-Prêtresse. Pendant des années, elle la soigna et lui rendit son quotidien supportable et ses déplacements plus tolérables. Elle l’a protégée de tout scandale et de toute nuisance au mieux de ses capacités.
    Car Ioustinê l’aimait, d’un amour véritable et dévorant.
    Mais la réciproque n’était pas vrai.

    C’est un secret de polichinelle que la Grande-Prêtresse animait ses jours par les visites d’amants et amantes de tous horizons et en tous genres. Il est aussi bien connu que le service peut être ingrat lorsque la personne servie l’est. Il arrivait donc que Ioustinê fasse face aux insultes et aux humiliations en plus de devoir savoir, parfois entendre et même voir, son aimée au corps-à-corps avec d’autres qu’elle, elle qu’elle ne voyait jamais.
    La peine et le chagrin envenimaient un ressentiment croissant qui transformait la plus petite insulte en un acte de guerre. La servante a tenu sa langue et ses ongles pendant des années, jusqu’à la visite de trop, jusqu’à la personne ingrate de trop, jusqu’au couteau à portée de sa main au mauvais moment.
    La suite est une tragédie tristement humaine au sommet de la hiérarchie des dévots, un sujet, à n’en pas douter, digne de l’amphithéâtre. Un instant après un mauvais regard, la dirigeante d’Atlante et son amant n’étaient plus, et Ioustinê, dévastée par le chagrin, mit fin à ses jours.

    Dans les jours et les semaines ayant suivi, fuites et rumeurs avaient fini par créer bien des histoires et scénarios, des légendes bien éloignées de la réalité dont on parlerait encore dans des générations.

    Une chose était sûre : tout le monde avait son avis sur la question. Qu’il s’agisse d’un acte de justice libertaire, d’un complot d’étrangers nuisibles ou de la punition divine d’un dieu passionné, tous avançaient leur agenda avec une idée en tête : profiter de la jeunesse et de l’inexpérience de la nouvelle Grande-Prêtresse, Euphrosyne, pour l’imposer à la cité toute entière.

    De ce simple acte de folle passion découleront bien des années décisives et tendues pour les Atlantes de tout milieu et de toute opinion.
    L'Archiviste
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    Le couronnement d'Euphrosyne
    La jeune femme se tenait silencieuse derrière les lourds rideaux la gardant de la vue d’un extérieur qu’elle savait entièrement tourné vers elle. Elle pouvait l’entendre, de plus en plus fort, depuis qu’elle avait quitté cette salle sombre et oppressante.

    Dès que la mort de la Grande-Prêtresse avait été annoncée, elles avaient toutes été conduites ici, une par une ou par groupes, selon ce qui avait l’air le plus pratique pour la garde d’azur venue les emporter. Elles étaient toutes des prêtresses, d’âges et d’horizons différents, toutes sélectionnées d’après un oracle rendu du temps où leur souveraine avait pris les rênes du Temple, toutes potentiellement destinées à devenir la nouvelle Grande-Prêtresse.
    Elles étaient des dizaines et toutes avaient un rapport différent à leur position. Toutes n’acceptaient pas leur sort par devoir car certaines étaient là par opportunisme ou par vénalité. Certaines étaient entrées dans la prêtrise quand leur souveraine était encore jeune et caquetaient avec appétit en asseyant leur supériorité sur les autres ; d’autres encore se contentaient d’attendre sans savoir, espérant pouvoir se montrer à la hauteur si le sort les touchait ; d’autres enfin étaient juste soulagées à l’idée que l’attente et son incertitude se finissent bientôt.
    Car leur souveraine était morte et toutes ici avaient été nommées pour lui succéder. Toutes étaient susceptibles de devenir la nouvelle Grande-Prêtresse, et une seule le serait. Elles se retrouvaient toutes dans cette salle sombre, aveugle et silencieuse du Temple, gardée par des amazones figées, tandis qu’une assemblée de vieux sages réinterprétaient l’oracle et le débattaient au regard des circonstances de la chute funeste de leur maîtresse comme des profils de chaque candidate au jour de sa mort.


    La belle Euphrosyne ignorait combien de temps elle avait passé là, en silence, à s’inquiéter et à se sustenter de peu au milieu de toutes ces congénères infortunées.
    Infortunées qu’elles étaient toutes, sans le savoir ! Car, quand la décision eut été prise et après que son nom ait été prononcé, conduisant à sa sortie encadrée par quatre colosses en armure, le sort de toutes les autres avait été scellé. L’oracle officiel ne pouvait souffrir aucune compromission. Personne ne pouvait donc sortir pour le contester. Personne n’était donc sorti en vie.
    Ainsi allait, bien souvent, la vie politique ici ; maintenant, comme autrefois, chez eux, comme parmi les autres surfaciens qui leur étaient proches. Combien de générations de dirigeantes ainsi élevées sur les têtes de leurs rivales ? Elle refusa d’y penser de peur d’être terrassée par le vertige de sa fonction et de toutes ses implications, de tous ses pouvoirs et de toutes ses responsabilités.

    L’augure était terminé sur l’autel public du Grand Temple et il était temps pour elle de monter et d’être révélée. Une prêtresse la prit par le bras, sa gouvernante et la première de ses domestiques personnelles. Elle lui sourit chaleureusement et l’encouragea en silence à se redresser, à s’élever de marche en marche.
    Elle déboucha sur un parvis bondé de citoyens venus l’acclamer, des prêtres formels et approbateurs, aux gens du commun en pâmoison, en passant par l’aristocratie mielleuse et pragmatique. Combien d’amis parmi eux ? Combien d’ennemis ? Elle se sentait écrasée par l’angoisse de son avenir et, aveuglée par l’anxiété, elle sentit seulement ses mains toucher le marbre de l’autel ensanglanté sans plus rien voir d’autre, comme si un voile avait été posé sur ses yeux pour l’aider à se distancer du réel. Elle ne voyait plus la foule devant elle, ni les colonnades peintes bardée de colliers de fleurs pour l’occasion. Elle ne s’entendit même pas lorsqu’elle prononça les formules protocolaires devant sceller son intronisation. Elle ne sentit pas plus les attributs du pouvoir qui lui furent donnés et elle ne sait pas comment elle quitta les lieux.

    Qui pourrait lui en tenir rigueur ? Car, aujourd’hui, la jeune Euphrosyne, de vingt ans à peine, sur une interprétation d’un oracle, sur le radeau des corps de ses consoeurs dérivant sur les vagues sanglantes des augures et sacrifices faits en son nom, était devenue la maîtresse du Dôme atlante et des océans, l’intermédiaire de Poséidon lui-même auprès des faibles humains, la Grande-Prêtresse d’Atlante.

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